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Les historiens et les narrateurs décrivent sa jeunesse: Il était le plus parfumé parmi les gens de la Mecque, fut né dans l’aisance, s’y nourrit et grandit dans les meilleures conditions… Aucun jeune homme n’a été gâté à la Mecque par ses parents plus que Mous’ab bin ‘Oumayr. Ce garçon raffiné, gâté et riche, sujet de la causerie des femmes de la Mecque et le pôle d’attraction de ses salons.
Sa conversion
Son histoire commence lorsque ce jeune homme entendit parler de Mouhammad comme les habitants de la Mecque. Mouhammad qui disait qu’Allâh l’avait envoyé comme annonciateur de la bonne nouvelle.
Malgré sa jeunesse il était le pôle d’attraction des salons de tel sorte que « chaque assemblée souhaité réunir Mous’ab à elle », car son élégance et son intelligence étaient identique aux qualités d’Ibn Omar , auquAl-s’ouvraient aussi les cours et les portes de toute assemblées.
Lorsqu’un jour, à As-Safa, il entendit que le prophète et les croyants fréquentaient la maison d’ Al-Arqam Ibn Abi Arqam, il n’hésita pas un soir à s’y rendre, précédé par sa passion et sa vision. Là bas le prophète rencontrait ses compagnons, leur récitait des versets du Coran et adorait avec eux Allah.
A peine Mous’ab prenait place que les versets coulaient du coeur du prophète , épanouis sur ses lèvres, en direction du coeurs de ses compagnons. L’enchantement de Mous’ab l’élevait de sa place, exultée de joie. Puis le Messager mit sa main droite bénie sur sa poitrine qui s’illuminait alors et c’était la sérénité qui s’y installa. En un clin d’oeil le jeune homme qui croyait, devint musulman, possédant une sagesse qui dépassait son âge, et une détermination qui pouvait changer le cours de l’histoire…
Mais la mère de Mous’ab, Khounas bint Malek avait une personnalité si forte que les gens la redoutaient et la respectaient grandement. Et Mous’ab, une fois devenu musulman, ne pouvait redouter sur la terre que sa mère.
Si toute la Mecque avec ses idoles ses nobles et son désert, étaient transformés en un grand danger, Mous’ab l’aurait bravé.
Mais il ne supportait pas d’offenser sa mère. Il se décida rapidement de garder son Islam secret jusqu’à ce qu’Allah parachève son décret.
Il continua à fréquenter la maison d’ Al Arqam où il tenait compagnie au Messager , content de sa croyance en esquivant la colère de sa mère qui ne savait rien sur son Islam.
La vie austère qu’il mena après sa conversion
Othmân ibn Talha le vit entrer en secret dans la maison d’Al-Arqam… Puis il l’a vu prier comme la prière de Mouhammad. Alors il s’en alla plus vite que le vent et les tourbillons du désert chez la mère de Mous’ab pour lui raconter ce qu’était devenue son fils. Elle en perdit la tête.
Mous’ab se présenta alors devant sa mère et sa tribu ainsi que les nobles de la Mecque pour leur réciter des versets du Coran et expliquer par quoi le Messager purifie les coeurs et les remplit de sagesse et justice.
Sa mère voulait le gifler pour le faire taire mais cette main se replia plus vite qu’une flèche et s’affaiblit devant la lumière qui, diffusé de son beau visage, imposé le respect et le calme autour de lui.
Mais si la mère, par son affection, ne pouvait pas le corriger, elle avait d’autres moyens pour venger les divinités que son fils avait délaissées.
Elle l’emmena dans un coin retiré de sa maison où elle l’emprisonna. Il y resta jusqu’à ce que quelques croyants émigrèrent vers l’Éthiopie. Entendant cette nouvelle il trompa sa mère et ses gardes et émigra vers L’Éthiopie.
II y restera avec ses frères émigrés avant de revenir à la Mecque pour ensuite refaire cette émigration une deuxième fois, obéissant à l’ordre du prophète .
Mais qu’il soit à la Mecque ou en Ethiopie son expérience dans la croyance sera remarquée par sa brillance en tout lieu et tout temps. Il finit par reconstituer sa vie sur un nouveau plan influencé par Mouhammad . Mous’ab fut convaincu que sa vie mondaine était digne d’être sacrifiée pour la cause d’Allah.
Un jour il rencontra quelques musulmans assis autour du Messager . Quand ils le virent, ils baissèrent leurs têtes et pleurèrent abondamment. Ceci car Mossab été vêtu d’une soutane en haillons. Ils se rappelèrent qu’avant sa conversion à l’Islam, ses habits été élégants et parfumés comme les fleurs des jardins.
Le Messager de Dieu le regarda longuement avec admiration et reconnaissance. Il lui sourit et dit: « J’ai vu Mous’ab à la Mecque où personne ne vivait comme lui, dans l’aisance chez ses parents. Mais il a tout délaissé pour l’amour de Dieu et de son Messager ».
Sa mère l’avait privé dans son désespoir de tous ses biens, et refusait de lui donner à manger car il avait délaissé les divinités puis l’a maudit même s’il était son fils !
Leur dernière rencontre fut lorsqu’elle essaya de nouveau à l’emprisonner après son retour d’Ethiopie. Mais il jura de tuer toute personne qui oserait l’emprisonner. Elle savait très bien la fermeté de sa décision et ils se quittèrent en pleurant.
Leur séparation révéla la détermination d’une mère athée et d’un fils de plus en plus croyant. Elle le chassa en lui disant: « Va ! Désormais je ne suis plus ta mère ». Il s’approcha d’elle et lui répondit: « Mère! Je te conseille et te supplie de témoigner qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu et que Mouhammad est son Messager ».
Elle lui répondit colérique: «Je jure par les clairvoyances, je ne me convertirai jamais à ta religion ! Par ta faute les gens me dénigrent et mon esprit s’affaiblit !»
Mous’ab quitta l’aisance dans laquelle il vivait préférant la vie austère et la faim. Et le jeune homme élégant, parfumé et habillé en haillons, mangeait désormais un jour et restait plusieurs jours suivants le ventre vide. Son esprit élevé par la croyance et la lumière de Dieu transforma sa personne en une autre qui imposait le respect et l’admiration…
Il est choisi par le Prophète pour être le premier ambassadeur de l’Islam
Le Messager le choisit pour une mission très importante: devenir son ambassadeur à Médine pour enseigner la religion aux Ansars qui ont cru et prêté serment d’allégeance au Messager à Aqaba et pour convertir d’autres à la religion de Dieu tout en préparant Médine pour le grand jour de l’hégire.
Parmi les compagnons du prophète il y avait des plus âgés, des plus puissants et des proches parents du Messager. Mais ce dernier a choisi Mous’ab Al-Khayr en sachant qu’il allait lui confier l’affaire la plus dangereuse et mettre entre ses mains le destin de l’islam à Médine, ville qui sera plus tard la maison de l’émigration et le point de départ du Message et des conquérants.
Mous’ab se chargea de la mission en se fiant à sa sagacité et son noble caractère. Il conquit les coeurs des habitants de Médine par sa piété et sa fidélité, et les gens commencèrent à entrer en masse dans la religion de Dieu.
A son arrivée à Médine il n’y avait que douze musulmans qui s’étaient convertis à l’Islam et avaient prêté serment d’allégeance au Messager de Dieu le jour de Aqaba. A peine quelques mois s’écoulèrent que les médinois commencèrent à répondre à l’appAl-de Dieu et Son Envoyé.
Au second pèlerinage qui suivit le jour de ‘Aqaba les musulmans de la Médine envoyaient une délégation à la Mecque pour rencontrer le prophète. Elle était composée de soixante dix croyants et croyantes sous le commandement de leur maître, l’envoyé de leur prophète, Mous’ab ibn ‘Oumayr .
Mous’ab a prouvé par son intelligence et sa loyauté que le Messager de Dieu a su choisir. Car Mous’ab a su bien assimiler sa mission. Il savait qu’il devait inviter les gens à embrasser la religion de Dieu et les guider vers le droit, il savait que sa mission était celle de l’Envoyé de Dieu , celle de transmettre le message.
Etant sous l’hospitalité de Assad, ils s’en allaient ensemble fréquenter les tribus, les maisons, et réciter ce qu’ils connaissaient du livre de Dieu, en proclamant avec clémence « Dieu est unique ».
Un jour alors qu’il prêchait les gens, Ousaid ibn Houdair le maître de la tribu de Bani AbdAl-Achal à Médine le surprit en brandissant sa lance et en s’enrageant contre celui qui est venu changer la religion de son peuple et les inciter à quitter leurs divinités en leur parlant d’un seul Dieu inconnu de leur part! Leurs divinités se trouvaient dans leurs niches et si quelqu’un en avait besoin, il savait où les trouver. Alors il s’y rendait leur demandant secours. tel été leur croyance et leur imagination. Quant au Dieu de Mouhammad que cet ambassadeur venait présenter, personne ne savait où il se trouve et personne ne pouvait le voir… Quand les musulmans qui étaient assis avec Mous’ab virent Ousaid ibn Houdair enragé et menaçant, ils eurent peur. Mais Mous’ab Al-Khayr resta rigide, béat et accueillant. Ousaïd se présenta devant lui coléreux et s’adressa à Mous’ab et à Assad ibn Zourara : «Pourquoi êtes vous venus chez nous ? Pour dévier les faibles !? Quittez nous si vous voulez rester vivants…! » Et comme une mer houlante et calme, comme la lumière de l’aube et sa douceur, Mous’ab Al-Khayr sourit et lui répondit sur un ton aimable: « D’abord assieds-toi et écoute. Si tu apprécies nos paroles, accepte notre mission ! Et si tu les répugnes, nous cessons ». Là, Ousaid lui répliqua: «Tu dis vrai». Il jeta sa lance par terre et s’assit pour écouter. A peine Mous’ab eut terminé la récitation des versets en expliquant le Message de Mouhammad ibn Abdallah, Ousaid commença à changer d’humeur, impressionné par ces paroles ! Une fois que Mous’ab eut complètement fini son allocution Ousaïd ibn Houdaïr s’écria: « Comme ils sont bons et vrais ces propos. Que faire pour embrasser cette religion? ». Ils lui répondirent avec une acclamation qui fit frémir la terre puis Mous’ab lui dit: «Purifie ton habit et ton corps et témoigne qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu ». Ousaïd s’absenta un moment et reviens avec l’eau de la purification qui s’égouttait de ses cheveux et il attesta qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allah et que Mouhammad est le Messager de Dieu. La nouvelle se propagea à la vitesse de la lumière puis Saad ibn Mou’az vint à son tour et se convertit à l’islam puis ce fut enfin le tour de Saad ibn Oubada et la grâce fut parachevée par leur conversion. Les gens de Médine se demandèrent: « si des gens tel que Ousaid ibn Houdair, Saad Bin Mou’az et Saad ibn Oubada se sont convertis à l’islam, qu’avons nous à ne pas les suivres ? Partons chez Mous’ab pour déclarer notre foi, ses propos sont véridiques ».
Lors de la bataille de Ouhoud, il est choisi pour porter l’etendard
Lors de l’expédition d’Ouhoud les musulmans s’attroupèrent autour du Messager. Il inspecta leurs rangs pour choisir l’homme à qui il devait confier l’étendard. Il choisit Mous’ab Al-Khayr, qui s’approcha et reçut l’étendard.
Il trouve le martyr lors de cette bataille
La bataille terrifiante commença mais les archers désobéirent aux ordres du Messager et quittèrent leur position sur la montagne à la vue des polythéistes vaincus. Cet acte changea rapidement la victoire des musulmans en défaite. Les musulmans furent surpris par les cavaliers de Qouraych les attaquant du haut de la montagne et les soumettant à leurs sabres assoiffés.
Et quand ils virent la panique et la peur disperser les rangs des musulmans ils visèrent le Messager pour le tuer.
Mous’ab ibn ‘Oumayr voyant le danger, leva haut le drapeau rugissant comme un lion et proclama la grandeur de Dieu. Il s’enragea et commença à sauter follement. Son seul souci était d’attirer l’attention des ennemis pour lâcher le prophète. Il forma à lui seul une armée. Oui Mous’ab combattit tout seul comme une grande armée. Une main portant le drapeau sacré. Une autre frappant de l’épée avec détermination. Mais les ennemis se multipliaient autour de lui, ils voulaient passer sur son corps pour atteindre le Messager.
Ibn Saad rapporte: « Ibrahim ibn Mouhammad Bin Charhabil Al’Abadan d’après son père nous a raconté que Mous’ab ibn ‘Oumayr porta le drapeau le jour de Ouhoud. Lorsque les musulmans s’éparpillèrent, Mous’ab, lui, résista. Alors Ibn Koumaïa qui était cavalier lui coupa la main droite et Mous’ab s’écria alors: {Mouhammad n’est qu’un Envoyé, des Prophètes ont vécu avant lui}. Il prit le drapeau de sa main gauche, qui fut également coupée. Il tint alors le drapeau avec ses bras contre sa poitrine en répétant les mêmes propos. Puis il lui asséna le troisième coup avec la lance et Mous’ab tomba avec le drapeau ».
On croyait qu’en tuant Mous’ab le chemin serait libre pour attaquer le Messager devenu sans défense ni protection.
Mais il se consolait de son extrême affection pour le Messager avec chaque coup qui lui coupait une main en disant: {Mouhammad n’est qu’un Envoyé, des Prophètes ont vécu avant lui}. Ces propos qui vont devenir des versets révélés et une partie du Coran qu’on récite aujourd’hui.
Son enterrement
Le Messager et ses compagnons vinrent sur le champs de la bataille faire leurs adieux aux martyrs… Sur le corps de Mous’ab des larmes abondantes coulèrent.
Khabbab Bin Alarat dit: « Nous avons émigré avec le Messager pour Dieu, désirant Sa Face et c’est à Lui qu’incombe notre rétribution. Parmi nous des gens moururent sans rien obtenir de leur récompense dans la vie tel Mous’ab ibn ‘Oumayr tué le jour de Ouhoud. Ne trouvant pour lui qu’un petit linceul… Si nous lui couvrions sa tête ses pieds se découvraient, et si nous lui couvrions les pieds, c’est sa tête qui se découvraient. Alors le Messager nous dit: «Couvrez-lui la tête avec, et mettez sur ses pieds de l’izkhir».
Et malgré l’angoisse profonde du Messager pour son oncle Hamza et les mutilations provoquées par les polythéistes sur son corps qui le firent pleurer et affliger son coeur… Et malgré les corps nombreux de ses compagnons qui jonchaient le champ de la bataille et chacun d’eux incarnaient la sévérité, la pureté et la lumière… Malgré tout ceci il se présenta devant le corps de son premier ambassadeur lui faisant ses adieux et le lamentant.
Oui le Messager se tint auprès du corps de Mous’ab et dit en le regardant de ses yeux lumineux plein d’affection et de gratitude: {Il y a parmi les croyants des hommes qui ont été fidèles au pacte qu’ils avaient conclu avec Dieu}.
Puis il regarda avec peine la cape qui lui servait de linceul et dit: «Je t’ai vu à la Mecque portant les plus beaux habits et les cheveux bien peignés… Et te voilà maintenant la tête ébouriffée, enseveli dans une cape».
Et le prophète ayant embrassé de ses yeux tout le champ de bataille, les compagnons de Mous’ab s’écrièrent: « Le Messager de Dieu témoigne que vous êtes les martyrs auprès de Dieu le jour de la résurrection ».
Puis il se rapprocha de ses compagnons vivants et leur dit: « Ô gens visitez-les dans leurs tombes et saluez-les. Par celui qui tient mon âme en Sa main, nul musulman ne les salue jusqu’au jour de la résurrection, sans qu’ils ne leur répondent au salam. Paix sur toi Mous’ab! Paix sur vous ô martyrs ! ».